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Les alternatives aux emballages plastiques : pires que mieux ?

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Une étude réalisée au Royaume-Uni alerte sur les risques environnementaux potentiels présentés par les matériaux de substitution.

Une étude réalisée au Royaume-Uni alerte sur les risques environnementaux potentiels présentés par les matériaux de substitution.

 

Les emballages plastiques n’ont plus la côte dans notre société. L’impact des déchets plastique sur la pollution des océans a frappé les esprits et déclenché de nombreuses interdictions. Mais attention,  le remède pourrait être pire que mieux. Réalisé au Royaume-Uni, le rapport « Les Promesses du plastique » du groupe de réflexion Green Alliance, pour la task force Économie circulaire, qui regroupe PWC, Kingfisher, Suez, Veolia et Viridor. Nul doute que certaines associations environnementales ne manqueront pas de pointer du doigt ces derniers.

L’étude a visé le secteur épicier et analysé notamment les impacts carbones.

Abordant les aspects pratiques, pour les distributeurs, de l'abandon des emballages à usage unique, le rapport suggère que certaines alternatives, adoptées sous la pression des consommateurs, mais sans étude d’impact, pourraient s'avérer plus nocives à long terme en termes de pollution carbone. Exemple, les sacs en plastique à usage unique abandonné par de nombreuses enseignes pour les produits en vrac et les articles de boulangerie,  pour les remplacer par des sacs en papier. Le rapport  précise « C'est une tendance inquiétante, car les sacs en papier, qui sont souvent tout aussi inutiles que ceux en plastique, peuvent avoir des impacts carbone beaucoup plus élevés, même si cela peut dépendre des sources de matériaux et des spécifications du produit »,.

Une autre préoccupation particulière soulevée par Green Alliance dans le rapport vise le plastique bio-sourcé et compostable ou biodégradable. Bien que 81% des consommateurs perçoivent ces emballages comme respectueux de l'environnement, la signification des termes est peu comprise, de même que la façon dont le matériau devrait être traité après utilisation. Une confusion qui pourrait se révéler néfaste en cas de mélange de ces matériaux, en fin de vie, avec du plastique conventionnel, ou si les produits concernés sont jetés dans la nature, au prétexte qu’ils peuvent se décomposer. Certaines marques, qui ont adopté de tels matériaux, évoquent même un « désastre », la dégradation n’étant pas confirmée en pratique. Résumant les conclusions du rapport, Green Alliance déclare que, « en l'absence d'orientation gouvernementale, une approche disjointe et potentiellement contre-productive de la résolution de la pollution par le plastique est en train d'émerger ».

Richard Kirkman, directeur de la technologie et de l'innovation de Veolia UK, estime que « ce rapport est une confrontation avec la réalité, il montre ce qui se passe avec les plastiques sur le terrain et pourquoi nous devons garder la tête froide ».